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Libération
Reportage

Manifestations antiracistes au Royaume-Uni : «Nous avons voulu montrer que nous sommes plus nombreux qu’eux»

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Après une semaine de violences xénophobes, des milliers de Britanniques se sont rassemblés dans plusieurs villes, dont Brixton, pour dénoncer les actes racistes et islamophobes qui secouent le pays.
Des manifestants anti-racistes à Liverpool, samedi 10 août. (Yves Herman/REUTERS)
par Marie Billon, intérim à Londres
publié le 11 août 2024 à 9h04

«Dites-le fort, dites-le clairement, les réfugiés sont les bienvenus ici.» Ce slogan a retenti des dizaines de fois à Brixton, au sud de Londres, samedi 10 août, où des centaines de manifestants antiracistes s’étaient rassemblés à l’appel de l’association «Stand Up to Racism». Des manifestations, il y en a eu des dizaines au Royaume-Uni ce week-end, en réaction aux troubles menés par l’extrême droite qui ont secoué le pays pendant une semaine à la suite de l’attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Mais à Brixton, c’est un peu spécial.

C’est ici, en 1981, que des «émeutes» ont eu lieu, opposant les minorités ethniques à la police. «Je ne veux pas parler d’émeutes», dit Ellen, qui y était il y a quarante-trois ans. «Là, juste en face, derrière le cordon de police, montre-t-elle. Nous n’avons pas fait d’émeute. Nous n’étions pas là pour faire du grabuge, brûler des voitures et des bâtiments. Nous étions là pour faire entendre notre voix et dire ce qui nous arrivait.»

Une population racisée et pauvre, pour qui l’ascenseur social était bloqué, discriminée et malmenée par les autorités, dont la police. Aujourd’hui encore, certains – de Nigel Farage à Priti Patel, ex-ministre de l’Intérie