«Dites-le fort, dites-le clairement, les réfugiés sont les bienvenus ici.» Ce slogan a retenti des dizaines de fois à Brixton, au sud de Londres, samedi 10 août, où des centaines de manifestants antiracistes s’étaient rassemblés à l’appel de l’association «Stand Up to Racism». Des manifestations, il y en a eu des dizaines au Royaume-Uni ce week-end, en réaction aux troubles menés par l’extrême droite qui ont secoué le pays pendant une semaine à la suite de l’attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes le 29 juillet à Southport, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Mais à Brixton, c’est un peu spécial.
C’est ici, en 1981, que des «émeutes» ont eu lieu, opposant les minorités ethniques à la police. «Je ne veux pas parler d’émeutes», dit Ellen, qui y était il y a quarante-trois ans. «Là, juste en face, derrière le cordon de police, montre-t-elle. Nous n’avons pas fait d’émeute. Nous n’étions pas là pour faire du grabuge, brûler des voitures et des bâtiments. Nous étions là pour faire entendre notre voix et dire ce qui nous arrivait.»
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