La contestation ne faiblit pas en Turquie depuis l’arrestation, le mercredi 19 mars, de la principale figure de l’opposition à Erdogan, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu. Selon Yohanan Benhaïm, chercheur à l’Institut français d’études anatoliennes d’Istanbul (IFEA), il s’agit d’une mobilisation inédite qui augure un long bras de fer entre Erdogan, porté par un contexte international qui lui est favorable, et l’opposition, qui surfe sur la grave crise économique pour alimenter les manifestations.
Comment voyez-vous l’évolution de la contestation qui se poursuit depuis l’arrestation du maire d’Istanbul malgré la répression et les arrestations ?
On a une mobilisation qui était surtout encadrée par le principal parti d’opposition, le CHP [le Parti républicain du peuple, ndlr], du maire d’Istanbul incarcéré, qui a organisé des grands meetings sur la place de la mairie d’Istanbul depuis le 19 mars. Elle prend de l’ampleur et se diversifie dans ses modes opératoires avec deux dynamiques à l’œuvre. D’abord, côté CHP, on a eu une véritable démonstration de force