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Manifestations en Turquie : les étudiants libérés de prison veulent poursuivre la contestation

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Plus de 300 personnes ont été incarcérées dans la foulée des rassemblements contre l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Leur procès doit débuter ce vendredi 18 avril, tandis que l’opposition veut maintenir la mobilisation en organisant des meetings tous les samedis.
Une manifestation en soutien au maire stambouliote Ekrem Imamoglu, à Istanbul, le 16 avril 2025. (Umit Bektas/Reuters)
par Killian Cogan, correspondant à Istanbul
publié le 18 avril 2025 à 7h06

Des arrestations menées en masse et à la hâte, dans des conditions kafkaïennes. Les témoignages des étudiants incarcérés – plus de 300 – pour avoir participé aux manifestations contre l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, font état d’un même mode opératoire : des interpellations à domicile conduites à l’aube par des forces de l’ordre surmenées, débouchant sur une garde à vue suivie d’une audience expéditive au tribunal, puis d’une incarcération pendant près de deux semaines. Plus de 200 manifestants ont déjà été libérés, et près d’une centaine demeurent en détention, dans l’attente d’un procès qui se tiendra à compter de ce vendredi 18 avril.

«Ces arrestations sont purement politiques et n’ont aucun fondement légal, ce n’est rien d’autre qu’une mesure visant à nous intimider», assène Selinay Uzuntel, 24 ans. Cette étudiante en économie à l’université d’Istanbul a été interpellée après que la police a pris une photo d’elle participant à l’une des manifestations qui s’est tenue dans les jours suivant l’arrestation d’Ekrem Imamoglu. Dès le 25 mars, l’étudiante a ainsi été placée en garde à vue av