Imaginons que le 22 juin 2034, 90 ans après l’opération «Bagration» contre l’Allemagne nazie, les Russes franchissent simultanément les frontières des trois Etats baltes et de la Pologne. Les pays attaqués appellent au secours l’Otan et leurs partenaires de l’Union européenne auxquels ils sont liés par une clause de défense mutuelle. Mais les Etats-Unis considèrent qu’il s’agit d’une affaire européenne et qu’ils n’enverront pas de soldats, d’autant que leurs troupes ont quitté le Vieux Continent après que Donald Trump a jugé les efforts de défense locaux insuffisants. Si ce scénario de fiction, pas si improbable, se réalisait, les Européens seraient-ils capables de se défendre ?
A l’heure actuelle, on peut en douter. «La menace que représente la Russie pour notre sécurité doit être prise au sérieux, rappelait, il y a quelques jours, l’ambassadeur d’Estonie en France, Lembit Uibo, devant l’Association des journalistes de défense. Or, l’Union européenne n’est pas prête à un désengagement américain.» Alors que la Russie multiplie les opérations de guerre hybride sur le continent,