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Analyse

«Mieux vaut tard que jamais» : en autorisant Kyiv à tirer des missiles américains sur la Russie, Biden lève sa retenue avant l’arrivée de Trump

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Jusqu’alors très prudent dans le soutien militaire à l’Ukraine, le président américain a changé de pied dimanche 17 novembre en donnant l’autorisation à l’Ukraine de lancer des missiles à longue portée ATACMS vers l’intérieur de la Russie. Une volte-face justifiée par la situation sur le terrain mais aussi guidée par la perspective d’une future administration moins aidante pour Kyiv.
Un tir d'essai de missile tactiques de l'armée américaine (ATACMS) à la base de White Sands, au Nouveau-Mexique, en 2021. (John Hamilton/AFP)
par Philippe Coste, correspondance à New York
publié le 18 novembre 2024 à 7h43

Le temps presse. Il ne lui reste que deux mois pour se tailler un pan de postérité, calmer, peut-être, un remords sur sa stratégie dans la guerre en Ukraine, et placer son successeur Donald Trump devant ses vraies responsabilités internationales. En confirmant dimanche 17 novembre l’autorisation à l’Ukraine de lancer des missiles américains à longue portée ATACMS vers l’intérieur de la Russie, Joe Biden a dérogé à près de trois ans de politique de réponse graduelle à l’invasion russe, qui, par crainte d’une escalade militaire, cantonnait l’utilisation des missiles au seul territoire ukrainien, contre les troupes ennemies présentes dans les zones occupées.

Au lendemain d’une attaque russe d’une envergure sans précédent depuis celle de septembre, déployant 120 missiles et 90 drones sur les centres urbains et les centrales énergétiques du pays, le président a préféré expliquer son revirement comme une réponse au renfort de 5