C’est tout de blanc vêtue que Giorgia Meloni est arrivée en visite officielle, début mars, à la Maison Blanche pour un long entretien avec le président américain, Joe Biden. A la sortie, la présidente du Conseil italien était on ne peut plus radieuse. Alignée sur le soutien occidental à l’Ukraine, partenaire fiable de l’Otan, Giorgia Meloni est désormais choyée par le démocrate octogénaire, lequel n’a pas hésité, sous l’œil des caméras, à l’embrasser paternellement sur la tête. Hors d’Italie, la leader des post-fascistes transalpins s’est ainsi normalisée. Celle, qui au moment de son accès au pouvoir en octobre 2022 suscitait craintes et perplexité dans les chancelleries occidentales s’est parfaitement fondue dans le décor politique international. Oublié la nostalgie mussolinienne de son parti, ses positions passées pro-Poutine («Stop aux sanctions à la Russie», soutenait-elle après l’annexion de la Crimée en 2014) et ses attaques contre l’Union européenne. A l’extérieur, Giorgia Meloni vend désormais une sorte de conservatisme à l’italienne, de droite nationale et décomplexée.
Mais dans la péninsule, les mesures sécuritaires et stigmatisantes pour certains groupes de la population se multiplient. Et l’allergie aux contre-pouvoirs est manifeste. En novembre 2022, dès son entrée en fonction,