Menu
Libération
Vu de Londres

Moins d’armes britanniques pour Israël : une décision politique et cosmétique

Article réservé aux abonnés
Keir Starmerdossier
Le nouveau gouvernement travailliste a suspendu 30 des 350 licences d’exportation d’armes vers Israël. S’il marque ainsi une rupture par rapport à ses prédécesseurs, cette décision est avant tout politique et n’a rien d’un embargo.
Les quelques dizaines de licences suspendues recouvrent des composants de drones, d’hélicoptères et d’avions militaires. (Menahem Kahana/AFP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 3 septembre 2024 à 15h39

Dans les jours suivant son élection, en juillet dernier, le nouveau gouvernement britannique commandait un rapport sur l’envoi d’armes en Israël. Hier, le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, réagissait à ses conclusions : pour certaines exportations, «il existe un risque clair qu’elles puissent être utilisées pour commettre ou faciliter une violation grave du droit international humanitaire», a-t-il constaté devant la Chambre des Communes, ajoutant qu’une trentaine de licences d’export seraient suspendues. Il ne s’agit ni d’un embargo, ni d’une interdiction totale, a insisté le ministre, qui s’était déjà exprimé contre ce genre de mesures, soulignant qu’Israël était «entouré de personnes souhaitant sa destruction».

Pour Israël, le Royaume-Uni est un allié de poids, mais qui ne représente guère que 1 % du total de ses importations militaires, contre 69 % pour les Etats-Unis. Le total des exportations britanniques depuis 2008 se chiffre à 574 millions de livres, selon le grou