Menu
Libération
Reportage

Moldavie : en Transnistrie prorusse, «toute tentative de faire valoir ses droits se solde par l’emprisonnement»

Article réservé aux abonnés
Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Dans cette région sécessionniste de l’est du pays, totalement dépendante du gaz fourni par Moscou, les rares voix critiques sont réprimées. A quelques semaines de l’élection présidentielle, elles regrettent la passivité des autorités de Chisinau, frileuses à l’idée d’entrer en conflit avec la Russie.
Une statue de Lénine devant le Conseil suprême de la région, à Tiraspol, en 2022. (Anton Polyakov/Getty Images via AFP)
par Maria Gerth-Niculescu, envoyée spéciale en Transnistrie et Denis Dermenji
publié le 13 octobre 2024 à 8h03

Pour accéder à un pays qui n’existe pas, il faut d’abord en passer la frontière. Le poste de contrôle à l’entrée de la Transnistrie arbore les drapeaux vert et rouge de cette région moldave, frontalière de l’Ukraine. Des hommes en tenue militaire scrutent les allées et venues des camions et des minibus collectifs. Dans le bocal de contrôle des passeports, quelques brochures vantent les attractions culturelles de la zone. Mais dans ce territoire prorusse, situé dans l’un des pays les moins visités d’Europe, les touristes sont rares. Et les étrangers attirent tous les regards.

Moins d’une heure et demie de route séparent la capitale moldave, Chisinau, de Tiraspol, la capitale autoproclamée de la Transnistrie – ou République moldave du Dniestr. L’entité, non reconnue à l’international, y compris par la Russie, a fait sécession avec l’actuelle République de Moldavie en 1991, après la chute de l’URSS et à la suite d’un conflit entre l’armée moldave et les milices transnistriennes, soutenues par la 14e armée russe.

Depuis, le territoire prorusse