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Décryptage

Mort d’Alexeï Navalny : en Russie, la répression franchit un deuil

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Les proches du principal opposant de Poutine soupçonnent les autorités de dissimuler les raisons précises de sa disparition brutale vendredi. Alors que les hommages se multiplient partout dans le pays, près de 400 personnes ont déjà été interpellées.
Hommage à Alexeï Navalny vendredi, à Saint-Pétersbourg, devant le monument pour les victimes de la répression. (Olga Maltseva/AFP)
publié le 18 février 2024 à 20h42

Le mépris et le cynisme jusqu’au bout. Depuis l’annonce vendredi de la mort brutale d’Alexeï Navalny, à 47 ans, sa famille et ses soutiens cherchent désespérément à localiser et à récupérer sa dépouille. Et les autorités russes semblent se délecter à les «faire tourner en rond», selon ses proches. Samedi, Lioudmila Navalnaïa, la mère d’Alexeï, 69 ans, avait dû attendre deux heures devant l’entrée de la colonie pénitentiaire où son fils est mort, alors que les températures atteignaient les -30°C, avant que les autorités consentent enfin à lui remettre le certificat de décès de son fils.

Le corps d’Alexeï Navalny se trouverait dans la morgue de l’hôpital de district de la ville voisine de Salekhard, au-dessus du cercle polaire, selon le média indépendant Novaïa Gazeta Europe, mais ni sa mère ni son avocat n’ont pu y avoir accès. Selon Kira Yarmysh, l’attachée de presse d’Alexeï Navalny, les autorités auraient signalé aux conseils de l’opposant que la dépouille ne serait remise à la famille qu’après une enquête sur les circonstances de sa mort. Les proches de Navalny soupçonnent les autorités de vouloir justement dissimuler les raisons précises de son décès. Selon Novaïa Gazeta Europe, son corps aurait d’abord été transféré dans la ville de Labytnangi, à environ 35 kilomètres de la colonie pénitentiaire où il purgeait une peine de dix-neuf ans de prison, avant d’être finalement transporté à Salekhard. Aucune information sur une éventuelle autopsie n’a été co