Tout en se serrant les coudes, quatre femmes sanglotent devant le Royal London Hospital. L’une d’entre elles s’exprime, les yeux rouges et la gorge serrée : «Je suis la maman la plus fière au monde, il s’est battu jusqu’à la fin.» Quelques minutes auparavant, Hollie Dance a vu son fils de 12 ans mourir. L’image déchirante est partagée par tous les grands médias britanniques pour annoncer le décès d’Archie Battersbee le 6 août dernier. Mais sur Internet elle sera surtout reprise pour moquer sa famille : «Sa mère devrait se pendre de honte», «Il faut qu’elle consulte au plus vite», «Si elle était une si bonne mère que ça, il ne serait pas mort»…
Cela fait maintenant plus d’un mois qu’Archie Battersbee est décédé. Et des messages de cet acabit, Hollie Dance en reçoit des centaines par jour sur Facebook. La belle-fille d’Hollie, Ella Carter, en dénombre une cinquantaine. Autant d’utilisateurs que le modérateur d’un groupe – soutien de la famille d’Archie Battersbee – confie bloquer toutes les vingt-quatre heures. L’ampleur de cette cyberhaine est telle que la famille révèle à Libération préparer un dossier pour porter plainte. Une procédure compliquée qui, à l’aube des funérailles du jeune homme, prévues ce mardi 13 septembre, soulève une interrogation : comment en est-