Une femme frêle, en habits d’intérieur, qui sourit en s’agrippant à sa canne. Loin de la splendeur de Buckingham, des couronnes et chapeaux multicolores, Elizabeth II avait paru diminuée mardi, sur la photo officielle – sa dernière – de sa rencontre avec Liz Truss, nouvelle Première ministre britannique. Certains ont remarqué une ecchymose sur sa main, d’autres souligné le poids qu’elle a perdu ces derniers mois. D’autres encore le maquillage un peu prononcé. Certes, on savait qu’elle allait recevoir la successeure de Boris Johnson à Balmoral, en Ecosse, pour s’épargner le voyage jusqu’à Londres. On savait aussi qu’elle avait des problèmes de mobilité. Mais sa mort ne relevait alors encore que de l’exercice de pensée : qui pouvait vraiment imaginer le jour où la reine d’Angleterre disparaîtrait ?
Disparition
Voilà plusieurs mois qu’Elizabeth II avait pris un peu de recul, annulant un déplacement en Irlande du Nord fin 2021 pour un séjour à l’hôpital, ou laissant son fils et successeur Charles prononcer à sa place le discours annuel d’ouverture du Parlement le 10 mai. Puis tout s’est accéléré. Mercredi soir, elle décalait un rendez-vous de son Conseil privé, ses médecins lui ayant demandé de se reposer. Jeudi midi, alors qu’un débat très attendu sur le prix de l’énergie bat son plein à la Chambre des communes, plusieurs députés font des allers-retours dans la salle. Des notes passent de main en main, des associés se chuchotent à l’oreille. Ceux qui savent pâlissent.
Cravates noires
Au même moment, à 12 h