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Russie

Mort de Navalny : l’opposant incarcéré Vladimir Kara-Murza appelle à ne pas «désespérer»

Malgré le décès en prison de la bête noire du Kremlin, l’opposant Vladimir Kara-Murza, qui purge une peine de 25 ans de prison, a enjoint ce jeudi 22 février les Russes à ne pas abandonner la lutte pour la démocratie.
Vladimir Kara-Mourza dans une vidéo de son apparition dans un tribunal russe, jeudi 22 février 2024. (Alexander Nemenov/AFP)
publié le 22 février 2024 à 10h14

Il est un des principaux opposants restants contre Vladimir Poutine. Vladimir Kara-Murza, qui se trouve lui aussi dans les geôles sibériennes, a appelé ce jeudi 22 février les Russes à ne pas «désespérer» et à poursuivre la lutte pour la démocratie, après la mort en prison de l’ennemi numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny.

«Je n’arrive toujours pas à réaliser ce qu’il s’est passé, rationnellement ou émotionnellement. Mais si nous cédons à la morosité et au désespoir, c’est exactement ce qu’ils veulent. Nous n’avons pas le droit de faire ça, nous le devons à nos camarades tombés», a-t-il déclaré lors d’une audience devant un tribunal par vidéoconférence cet ami de longue date d’Alexeï Navalny.

Selon Vladimir Kara-Murza, «la responsabilité de la mort d’Alexeï Navalny incombe personnellement à Vladimir Poutine, car Alexeï était son prisonnier personnel», a-t-il écrit dans un message publié par son équipe mardi sur les réseaux sociaux. «Un vieillard vengeur, peureux, avide, maintient sa prise mortelle en détruisant tout ce qu’il perçoit comme une menace à son pouvoir», a ajouté l’opposant, en faisant référence au maître du Kremlin.

Dans son message, il a précisé avoir appris la mort de son frère d’armes à la radio, dans sa cellule, le 16 février, jour de la diffusion du bref communiqué de l’administration pénitentiaire annonçant son décès.

«Alexeï a dit : n’abandonnez pas»

Vladimir Kara-Murza, citoyen russo-britannique et également proche de Boris Nemtsov, un autre opposant assassiné en 2015 au pied du Kremlin, a été condamné à 25 ans de prison après avoir été accusé de trahison, d’avoir diffusé de «fausses informations» sur l’armée russe et entretenu des liens avec une «organisation indésirable». Dans l’histoire récente du pays, il s’agit de la plus lourde peine infligée à un opposant.

Selon ses partisans, Kara-Murza se trouve en très mauvaise santé, conséquence de deux empoisonnements dont il a été victime par le passé. Depuis sa prison en Sibérie, comme celle où est mort Navalny, Vladimir Kara-Murza a néanmoins exprimé son espoir de «faire de la Russie un pays démocratique européen normal et libre», avant d’ajouter : «Alexeï a dit : n’abandonnez pas. Il est impossible d’abandonner.»