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Russie

Les proches de Navalny accusent les autorités russes de «couvrir leurs traces» en refusant de leur remettre son corps… Le point sur la mort du principal opposant à Poutine

En dehors des frontières russes, les témoignages de respect et déclarations diplomatiques se poursuivent samedi et dimanche, au lendemain de la mort du principal opposant à Vladimir Poutine.
Dans cet extrait de vidéo, la mère d'Alexeï Navalny (masquée) est dans la colonie pénitentiaire IK-3 le samedi 17 février, où son fils est mort la veille. (Reuters)
publié le 17 février 2024 à 12h16
(mis à jour le 18 février 2024 à 16h13)

Tout le week-end, les réactions ont continué d’affluer du monde entier après la mort d’Alexeï Navalny, opposant numéro 1 à Vladimir Poutine. La mère du militant a été officiellement informée de la mort de son fils, ce samedi 17 février, par la prison où il était incarcéré, ont indiqué ses porte-paroles. Ses proches ont par ailleurs demandé que sa dépouille leur soit remise «immédiatement». Incarcéré depuis trois ans, Alexeï Navalny purgeait une peine de dix-neuf ans d’emprisonnement pour «extrémisme» dans une colonie pénitentiaire reculée de l’Arctique, dans des conditions très difficiles.

Les procès qui lui avaient été intentés avaient été largement dénoncés comme étant une manière de le punir pour son opposition au Kremlin. Depuis l’annonce de son décès, la Russie se mure dans le silence, se contentant de rejeter les accusations de l’Occident, qui juge le président Vladimir Poutine responsable de ce décès. De vendredi à dimanche, plus de 400 manifestants ont malgré tout été interpellés dans tout le pays lors de rassemblements spontanés en hommage à l’activiste décédé à 47 ans, la majorité des interpellations ayant eu lieu à Saint-Pétersbourg et Moscou, selon l’ONG spécialisée OVD-Info. Sur sa page Instagram, son épouse Ioulia a publié dimanche une photo du couple, avec un message : «Je t’aime.» En dehors des frontières russes, les témoignages de respect et déclarations diplomatiques se poursuivent. Tour d’horizon de ce qu’il faut savoir.

  • Les proches d’Alexeï Navalny ont qualifié samedi les autorités russes de «tueurs» cherchant à «couvrir leurs traces» en refusant de leur remettre son corps. Ils assurent que les autorités refusaient de rendre la dépouille à sa mère, arguant que la cause de son décès n’avait pas été établie. Un avocat de l’opposant, venu voir les enquêteurs, a été informé «qu’un nouvel examen histologique (avait) été effectué» et que les résultats «devraient être connus la semaine prochaine», a précisé la porte-parole de l’opposant, Kira Iarmych. «Il est évident qu’ils mentent et font tout leur possible pour ne pas avoir à remettre le corps, a-t-elle ajouté. Ils ne veulent pas que la méthode qu’ils ont utilisée pour tuer Alexeï soit révélée au grand jour.» La porte-parole a indiqué dans une vidéo en ligne que la mère de l’opposant, Lioudmila Navalnaïa, s’était rendue samedi, avec un avocat, dans la colonie pénitentiaire IK-3 dans la région arctique de Iamal, où son fils est mort et qu’un «document officiel» lui avait été remis confirmant le décès.
  • Les proches de Navalny demandent la remise immédiate de sa dépouille. «L’avocat d’Alexeï et sa mère sont arrivés à la morgue de Salekhard. Elle était fermée, alors que la colonie (pénitentiaire) avait assuré qu’elle fonctionnait et que le corps de Navalny s’y trouvait. L’avocat a appelé le numéro de téléphone indiqué sur la porte. On lui a dit qu’il était le septième à appeler aujourd’hui et que le corps d’Alexeï n’était pas à la morgue», a indiqué sur X (ex-Twitter), la porte-parole de l’opposant Kira Iarmich. «Nous demandons que le corps d’Alexeï Navalny soit immédiatement remis à sa famille», a-t-elle ajouté, précisant que les autorités carcérales avaient donné à sa mère, Lioudmila Navalnaïa, un document «officiel» confirmant le décès.
  • L’épouse de Navalny rencontrera les ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi à Bruxelles. Ioulia Navalnaïa, la veuve de l’opposant russe, rencontrera lundi à Bruxelles les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, annonce ce dimanche le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
  • Minute de silence des ministres du G7 à Munich. Les ministres des Affaires étrangères du G7 réunis à Munich ont observé samedi une minute de silence en hommage à Alexeï Navalny, a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères. Le ministre italien, Antonio Tajani, «a ouvert la rencontre des ministres du G7 à Munich en demandant à ses collègues d’observer une minute de silence pour rendre hommage à Alexeï Navalny», a déclaré le ministère dans un communiqué.
  • Pékin ne commente pas une «affaire interne à la Russie». Le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas souhaité s’exprimer, samedi, à propos de la mort en prison d’Alexeï Navalny. «C’est une affaire interne à la Russie. Je ne la commenterai pas», a affirmé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en réponse à une question d’un journaliste de l’AFP. Pékin et Moscou sont des alliés fidèles et ont renforcé leurs relations alors même que les pays occidentaux tournaient le dos à la Russie à la suite de son invasion militaire de l’Ukraine voisine. Les deux parties font également grand cas des relations personnelles entre leurs dirigeants. Le président chinois, Xi Jinping, qualifie Vladimir Poutine de «bon ami».

Mis à jour dimanche 18 février : à 16 h15, avec le nombre de personnes interpellées et l’ajout de la publication Ioulia Navalnaïa.