Ce mercredi, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Au lendemain de la mort du général russe Igor Kirillov à Moscou dans un attentat à la bombe, la Russie a annoncé ce mercredi l’arrestation d’un homme, soupçonné d’être impliqué dans cet assassinat revendiqué par l’Ukraine. «Un ressortissant d’Ouzbékistan, né en 1995, a été arrêté, soupçonné d’avoir commis l’attentat qui a coûté la vie» au général et à son collaborateur Ilia Polikarpov, a déclaré ce mercredi le Comité d’enquête russe dans un communiqué qui n’identifie pas le suspect. Le commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, Igor Kirillov, 54 ans, a été tué mardi matin dans l’explosion d’une trottinette électrique piégée, en sortant avec son assistant de son immeuble sur l’avenue Riazanski, dans le sud-est de Moscou.

Le Kremlin a accusé Kyiv ce mercredi d’un «acte de terrorisme» pour l’assassinat en pleine rue du général russe Igor Kirillov, une première réaction de la présidence russe qui survient plus de 24 heures après l’attentat revendiqué par l’Ukraine. «C’est évident qui est le commanditaire de cet acte de terrorisme. Cela démontre une fois de plus que le régime de Kyiv ne recule pas devant les méthodes terroristes», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en référence à l’Ukraine. Pour Kyiv, tuer ce haut gradé directement impliqué dans l’assaut russe contre l’Ukraine depuis près de trois ans est légitime. Les services de sécurité ukrainiens (SBU), qui ont revendiqué l’assassinat, avaient accusé lundi le général de «crimes de guerre» pour l’usage d’agents chimiques sur le champ de bataille ukrainien. Le général Kirillov, sanctionné en octobre par Londres pour le déploiement présumé d’armes chimiques en Ukraine, est le plus haut responsable militaire russe connu à avoir été tué depuis le début de l’offensive russe contre son voisin ukrainien en février 2022.

Sur le front est, l’armée russe grignote toujours plus de territoire aux Ukrainiens. Moscou a revendiqué, ce mercredi, la prise de deux nouvelles localités dans l’est de l’Ukraine, où les forces de Kyiv perdent du terrain chaque jour face à des troupes russes plus nombreuses et mieux armées. Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué que ses hommes ont pris le contrôle des villages de Stari Terny et Troudové, situées à proximité de la ville minière de Kourakhové. Outre les villes de Pokrovsk et Koupiansk, les Russes cherchent à conquérir Kourakhové pour son important gisement de lithium, un minerai rare. L’armée ukrainienne, minée par le manque d’hommes et d’armements, est sur la défensive depuis plus d’un an. Depuis l’automne, ses forces reculent de plus en plus rapidement.

L’Ukraine a rejeté ce mercredi les allégations russes selon laquelle des drones ukrainiens auraient largué du phosphore blanc à plusieurs reprises en septembre, les qualifiant de «fausses et absurdes». L’Ukraine a affirmé respecter pleinement ses obligations internationales en matière de contrôle des armements. «Nous sommes convaincus qu’en lançant de telles accusations mensongères, Moscou cherche à rejeter la responsabilité de ses propres actions et à tromper l’opinion publique étrangère», a déclaré à Reuters le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Heorhii Tykhyi, dans un communiqué écrit.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriy Sybiga, a appelé ce mercredi l’Australie à renforcer son soutien militaire pour pallier une situation «compliquée» sur le front, à l’occasion d’une rencontre à Kyiv avec son homologue australienne, Penny Wong. «La situation sur le champ de bataille reste très difficile et la nécessité de renforcer nos troupes est extrêmement urgente […]. J’ai demandé aujourd’hui un soutien militaire supplémentaire, notamment les célèbres (véhicules blindés) Bushmaster», a affirmé Andriy Sybiga. De son côté, Penny Wong a dit avoir «entendu les demandes d’aide supplémentaire» et qu’elle les «transmettrait» à l’Australie. L’année dernière, Canberra avait déjà livré à Kyiv 120 Bushmaster, des véhicules d’infanterie blindés et très appréciés des soldats ukrainiens.

Le chef de l’Otan réunit ce mercredi soir, à Bruxelles, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants des principales puissances européennes pour évoquer la guerre en Ukraine. Ce mini-sommet informel, qui aura lieu à la résidence du Secrétaire général de l’Otan, sera l’occasion de discuter, au plus haut niveau, des «prochaines étapes», après plus de mille jours de conflit en Ukraine, a indiqué mardi la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. Outre la dirigeante italienne, sont attendus le chef du gouvernement polonais Donald Tusk et le chancelier allemand Olaf Scholz. Emmanuel Macron, lui, va rencontrer le président ukrainien en tête-à-tête dans la journée mais pourrait rater cette importante réunion, en raison de son départ pour Mayotte, archipel français de l’océan Indien dévasté par le cyclone Chido.