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Témoignage

Négociations Ukraine-Russie : «Vladimir Poutine prouve qu’il n’a pas l’intention d’arrêter»

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«Libé» a rencontré Sergiy Kyslytsia, le vice-ministre ukrainien aux Affaires étrangères qui participait aux discussions à Istanbul les 16 mai et 2  juin. Il raconte ces réunions de l’intérieur.
Roustem Oumerov (à gauche), secrétaire du Conseil de sécurité nationale et Sergiy Kyslytsia, vice-ministre des Affaires étrangères, à Istanbul le 2 juin 2025. (Burak Kara/Getty Images)
par Stéphane Siohan, correspondant à Kyiv
publié le 22 juillet 2025 à 21h16

L’ambassadeur Sergiy Kyslytsia est une personnalité étonnante. Un pur représentant du classique et respecté corps diplomatique de Kyiv – rare institution d’Etat traversant les présidences – mais un homme chaleureux, avenant et surtout très direct. «No bullshit», diraient les Américains.

«Ce qui est intéressant avec lui, c’est qu’il s’exprime parfois sans détour, ­confie un journaliste politique de Kyiv. Etre émotif, ce n’est peut-être pas très diplomatique, mais Kyslytsia a cette aptitude à trouver les mots justes pour exprimer l’opinion des Ukrainiens.» Le vice-ministre des Affaires étrangères de Kyiv n’a pas dérogé à la règle, lorsque Libération l’a rencontré début juillet, alors qu’il a fait partie du groupe de négociateurs ukrainiens qui se sont assis en face des émissaires de Poutine le 16 mai et le 2 juin.

Interrogé alors sur la possibilité d’un «Istanbul III» avant sa confirmation, Sergiy Kyslytsia répondait de la manière suivante : «l’Ukraine s’est montrée très diligente pour afficher clairement que nous sommes prêts à tout mettre en œuvre pour explorer toutes les pistes [pour mettre fin