L’ambassadeur Sergiy Kyslytsia est une personnalité étonnante. Un pur représentant du classique et respecté corps diplomatique de Kyiv – rare institution d’Etat traversant les présidences – mais un homme chaleureux, avenant et surtout très direct. «No bullshit», diraient les Américains.
«Ce qui est intéressant avec lui, c’est qu’il s’exprime parfois sans détour, confie un journaliste politique de Kyiv. Etre émotif, ce n’est peut-être pas très diplomatique, mais Kyslytsia a cette aptitude à trouver les mots justes pour exprimer l’opinion des Ukrainiens.» Le vice-ministre des Affaires étrangères de Kyiv n’a pas dérogé à la règle, lorsque Libération l’a rencontré début juillet, alors qu’il a fait partie du groupe de négociateurs ukrainiens qui se sont assis en face des émissaires de Poutine le 16 mai et le 2 juin.
Interrogé alors sur la possibilité d’un «Istanbul III» avant sa confirmation, Sergiy Kyslytsia répondait de la manière suivante : «l’Ukraine s’est montrée très diligente pour afficher clairement que nous sommes prêts à tout mettre en œuvre pour explorer toutes les pistes [pour mettre fin