Ils sont venus plus tôt que la veille. L’appel à la manifestation avait été lancé pour mercredi 19 heures, mais, dès le milieu de l’après-midi, la foule commençait à affluer vers le centre de Tbilissi, devant le Parlement. En plus des hymnes géorgien et ukrainien, l’hymne européen résonne. Alors que la nuit tombe, des jeunes, des plus âgés, des familles avec des enfants, tous lèvent la lumière de leurs téléphones portables en chantant les slogans «non à la loi russe». L’avenue Rustaveli est pleine à craquer, comme les métros qui y mènent. Les manifestants comptent rester tard aussi ce mercredi soir, comme la veille, et nombre d’entre eux se sont équipés : casques de moto, masques ou encore cagoules. Les pancartes, écrites en anglais et en géorgien, rivalisent d’inventivité : «Putin Kuy law», «Quand la loi passera cette pancarte ne pourra plus exister».
«Putin Khuylo, Bidzina Khuylo», comme la veille, les manifestants entonnent en chœur ce chant, inspiré des slogans ukrainiens de la révolution pro-européenne de 2014, et qui traite d’«enfoiré» le président de la Russie ainsi que l’oligarque et ancien Premier ministre géorgien, Bidzina Ivanichvili. Ici et là, d’immenses drapeaux européens et géorgiens flottent dans l’air, tandis que des pancartes «Non à la loi russe» sont brandies. Ils ne veulent pas de cette loi sur les «agents étrangers», discutée depuis le début du mois au Parlement et adoptée mardi en première lecture.
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