Les douze coups de minuit passés, dans la nuit de jeudi à vendredi 10 octobre, les essaims de drones Shahed russes sont à nouveau de sortie dans le ciel ukrainien. Leur bourdonnement n’est interrompu que par la défense anti-aérienne, et sans doute de manière plus discrète par des drones intercepteurs ukrainiens, qui sont en phase de test cet automne. Soudain, à 2h40, un coup de marteau frappe le sol, comme sur une gigantesque enclume, à l’est du Dniepr. Les habitations tressaillent et instantanément la lumière s’éteint dans les quartiers est de la ville. Plusieurs déflagrations déchirent encore l’air : tout indique que l’armée russe vise les centrales thermiques, Tes-5 à Vydubychi, Tes-6 dans le quartier de Troieshchina, et celle de Trypillia, au sud de la capitale. Détruite en avril 2024, cette dernière était en cours de réparation.
Sous la froide pluie automnale du matin, les nerfs des habitants de Kyiv sont à vif. Le métro ne circule pas à la station Slavutich, sur la rive orientale du large fleuve. «L’école de mes enfants n’a pas ouvert, je les ai laissés seuls à la maison, et je ne sais pas comment m