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Démocratie

Nouvelles attaques contre les ONG en Géorgie : «Si le but du régime est de nous empêcher de fonctionner, il l’a accompli»

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Dans le viseur du gouvernement depuis deux ans, les associations géorgiennes font face à une menace existentielle après l’entrée en vigueur, le 31 mai, d’une nouvelle loi sur les agents de l’étranger. Celles qui survivent sont dans l’angoisse permanente.
Manifestation à Tbilissi, le 26 mai 2025, jour de la fête nationale. (Sebastien Canaud /AFP)
par Pia de Gouvello, correspondance à Tbilissi
publié le 15 juin 2025 à 5h44

Baïa Pataraïa n’a pas l’air inquiète. La situation qu’elle décrit est pourtant, elle l’avoue, plus que préoccupante. «On s’attend à ce qu’ils perquisitionnent notre bureau, qu’ils gèlent nos avoirs. Ce qu’ils peuvent faire aussi, c’est ouvrir une enquête criminelle», explique la jeune quadragénaire. L’ONG de défense des droits des femmes qu’elle dirige, Sapari, est régulièrement accusée par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, d’être à la solde de puissances internationales. Une nouvelle loi sur les agents de l’étranger en vigueur depuis le 31 mai – la seconde en un an – menace de cinq ans de prison toute personne recevant de l’argent de l’étranger et participant à des activités considérées comme politiques qui refusera de s’inscrire sur un registre.

Cette transposition d’une loi américaine (dite «Fara»), mais sans les protections octroyées aux ONG et médias par la jurisprudence, marque une nouvelle étape dans l’offensive du gouvernement contre les chiens de garde de la démocratie. Reconduit en octobre dans