Tchernobyl, le retour. Il a suffi que le nom de cette centrale nucléaire ukrainienne resurgisse ce mercredi à la une de tous les sites d’information pour que, soudain, le spectre d’un incident nucléaire tétanise à nouveau les esprits. Théâtre de la pire catastrophe nucléaire civile en 1986, Tchernobyl est tombée aux mains des forces russes dès le 24 février. Situé à moins de 140 kilomètres de Kyiv, dans une zone d’exclusion, le site ne présente pas, a priori, d’intérêt stratégique. Pourquoi les Russes ont-ils décidé de l’investir ? La question fait l’objet de toutes les spéculations. Et alimente la peur.
Ce mercredi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le gendarme onusien du nucléaire installé à Vienne, en Autriche, s’inquiétait de ne plus recevoir les données qui permettent de contrôler à distance les matériaux nucléaires de la centrale. Puis, dans la foulée, on apprenait qu’en raison de la poursuite des combats, l’alimentation électrique de la centrale avait été coupée. Problème : Tchernobyl est un monstre endormi. Et l’électricité est en principe indispensable pour le refroidissement des combustibles entreposés sur le site depuis la catastrophe de 1986.
Deux cents employés sous le joug des Russes
Il n’en fallait pas plus pour susciter un début de panique, alimenté par Energoatom, la compagnie de production nucléaire