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Guerre

Offensive en Russie : un deuxième pont détruit selon Kyiv

Alors que les forces armées ukrainiennes poursuivent leur incursion entamée le 6 août dernier dans la région de Koursk, Moscou accroît sa pression sur le front est.
Un soldat ukrainien en patrouille à Soudja, dans la région de Koursk, le 16 août . (Yan Dobronosov/REUTERS)
publié le 18 août 2024 à 20h36

Un deuxième pont a été détruit sur la rivière Seim, qui serpente de part et d’autre de la frontière entre l’Ukraine et la Russie. En l’occurrence, cela s’est produit côté russe, et l’annonce intervient au treizième jour de l’incursion des forces ukrainiennes dans la région de Koursk. Le commandant de l’armée de l’air ukrainienne Mykola Oleshchuk a partagé dimanche 18 août sur sa chaîne Telegram les images de la frappe sur le pont. «L’armée de l’air continue de priver l’ennemi de capacités logistiques avec des frappes aériennes précises, ce qui affecte considérablement le cours des hostilités», a-t-il commenté, sans toutefois dater ni localiser cette frappe. Elle se serait abattue à une quinzaine de kilomètres au nord de la frontière ukrainienne selon l’AFP.

Deux jours plus tôt, les forces ukrainiennes avaient annoncé avoir ciblé un autre pont enjambant le même cours d’eau. Une information confirmée par l’agence russe Tass vendredi en fin d’après-midi. Elle a précisé que le pont ciblé se situait dans le district de Glushkovsky, à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau au nord de la frontière ukrainienne, et que l’évacuation par voie terrestre d’une partie de la population de cette zone avait été interrompue. Des dizaines de milliers de civils fuient la zone, des deux côtés de la frontière. Au moins une dizaine de personnes ont été tuées, selon les autorités russes.

Attaque d’un dépôt pétrolier

Samedi 17 août, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que son armée «renforçait» ses positions dans la région russe de Koursk à l’issue d’une réunion avec le commandant en chef de l’armée ukrainienne, qui revendique s’être emparé de 82 localités et de 1 150 kilomètres carrés de territoire. Quelques heures plus tard, dans la nuit de samedi à dimanche, Kiyv ciblait également une autre zone du territoire russe, à 900 km plus au sud, dans l’oblast de Rostov. Des drones ont frappé un dépôt qui «stockait du pétrole et des produits pétroliers» nécessaires «aux besoins» de l’armée russe, selon les forces ukrainiennes. L’opération s’est déroulée dans la ville de Proletarsk, à 1 200 km au sud de Moscou, a déclaré le gouverneur régional russe Vassili Goloubel : «Les défenses aériennes ont repoussé (l’)attaque de drones. […] A la suite de la chute de débris sur le territoire des installations de stockage industriel de Proletarsk, un incendie s’est déclaré.»

Réagissant sur la BBC aux avancées des forces ukrainiennes dans la région de Koursk, l’officier ukrainien Volodymyr Amalia a laissé entendre ce dimanche que cette percée avait dérouté le Kremlin. Les autorités russes «sont profondément choquées car elles ne peuvent pas croire qu’il s’agit d’une vraie opération et que les forces armées ukrainiennes contrôlent plus de 1 000 kilomètres carrés dans la région de Koursk. […] Nous tenons ces zones, et nous progressons. […] Et il se trouve que le Kremlin n’a pas assez de ressources pour résister à l’attaque ukrainienne sur le territoire russe», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que le président Vladimir Poutine pouvait opter pour une nouvelle mobilisation en vue de renforcer l’armée russe, ou décider de négocier avec Kiyv.

Lourdes pertes

Moscou, de son côté, a répété ce dimanche «repousser» les assauts ukrainiens grâce à l’envoi de renforts et infliger de lourdes pertes à son adversaire. La Russie a également revendiqué la prise d’une nouvelle localité, Svyrydonivka, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pokrovsk, à l’ouest de Donetsk. Cette ville, de 61 000 habitants avant l’invasion russe, se trouve sur une importante route vers les places fortes ukrainiennes de Tchassiv Yar et Kostiantynivka, dont Moscou entend s’emparer.

Cette progression rapide depuis la prise d’Otcheretyné début mai est le signe d’une pression qui ne faiblit pas dans sur le front est, malgré l’avancée sans précédent des forces ukrainiennes en terres russes. Selon le parquet de la région de Donetsk, quatre civils ont été tués et autant blessés dans plusieurs frappes russes dimanche. Plus au sud, dans la région méridionale de Kherson, une attaque de drone sur une voiture en fin d’après-midi a fait cinq blessés, d’après les enquêteurs régionaux sur Telegram.