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Paris-Berlin

Olaf Scholz, ce chancelier que Macron ne comprend pas

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Construit dans le pacifisme et focalisé sur la politique intérieure de son pays, le dirigeant allemand multiplie les gestes hostiles à l’égard de son homologue français, qui en vient à regretter Merkel.
Olaf Scholz, à Berlin le 16 février. (Kay Nietfeld/Abaca)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 2 mars 2024 à 16h57

Jamais un président de la République française n’avait taclé publiquement un chancelier allemand et ainsi volontairement mis en lumière l’ampleur des mésententes entre les deux rives du Rhin sur un sujet existentiel, la guerre. Pourtant, il y en a eu des hauts et des bas dans cette relation complexe, mais les dirigeants des deux Etats ont toujours veillé à ne pas commettre l’irréparable. Entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz, rien n’a jamais fonctionné depuis que ce dernier s’est installé à la chancellerie, en décembre 2021, et c’est autant affaire de caractère et d’antipathie réciproque que de politique et d’intérêts nationaux divergents.

A l’issue de la Conférence de soutien à l’Ukraine, lundi soir, Macron n’a pu se retenir de sévèrement tataner Scholz. D’abord, il s’en est pris indirectement à ces pays «qui disent : jamais, jamais» de «troupes au sol» en Ukraine, et qui «étaient les mêmes qui disaient jamais, jamais des tanks, jamais, jamais des avions, jamais, jamais des missiles de longue portée […]. Je vous rappelle qu’il y a deux ans, beaucoup autour de cette table disaient : nous allons proposer des sacs de couchage et des casques». Un rappel douloureux pour Scholz qui avait proposé, en février 2022, de livrer 5 000 casques et des bouteilles d’eau à l’Ukraine.

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