Les ministres français ne devraient pas se faire de mouron sur leur incapacité à décrypter le chancelier. Les Allemands, eux non plus, n’ont jamais réussi à comprendre Olaf Scholz. «C’est une énigme», confirme Frank Baasner, le directeur de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg. «Il est difficile de comprendre un chancelier qui se contente d’administrer le pays plutôt que de dessiner les contours possibles de l’avenir de l’Allemagne. C’est le jour et la nuit avec un gouvernement français qui abonde en initiatives et en visions», ajoute-t-il.
A mi-mandat, le chancelier allemand est devenu inaudible. En refusant de livrer des missiles Taurus, contrairement à Paris et à Londres, il a prouvé une nouvelle fois à quel point il était empêtré dans ses contradictions sur l’Ukraine, un dossier qu’il considère pourtant comme un domaine réservé. Si la reconquête de la Crimée est légitime, estime-t-il, il n’est pas question de la réaliser avec des armes allemandes. Le risque serait, selon son entourage, de dépasser une prétendue «ligne rouge» qui pourrait entraîner toute l’Europe dans la guerre.
Un argument qu’il avait déjà avancé lors des tou