Une fanfare de cuivre à l’entrée, 2000 personnes remplissant la salle à plein, des centaines de drapeaux nationaux rouge-vert brandis en signe de victoire : l’ambiance était surchauffée ce mardi soir dans l’impressionnante Aula Magna de l’Université de Lisbonne, pour le plus grand meeting socialiste de la campagne. Les applaudissements sont nourris pour saluer l’entrée du candidat, le fringuant Pedro Nuno Santos. Mais c’est peu de chose comparé aux ovations réservées à un homme râblé, à la peau foncée, sourire serein, habillé modestement. António Costa ne prononcera pas de discours, il se cantonnera à un rôle de spectateur du premier rang. Pour autant, le vrai héros, c’est lui. Le grand atout des socialistes pour les législatives de ce dimanche, c’est lui. «Tout le monde le sait, souffle Rui, un militant de toujours. Aucun autre parti n’a un leader de cette trempe. Je vais vous dire : personne ne sait pourquoi il n’est plus aux commandes !»
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«Rumeurs judiciaires»
La drôle de situation d’António Costa, au pouvoir depuis 2015, est la principale curiosité de ce scrutin qui va renouveler l’Assemblée de la République pour les quatre ans à venir. Le 7 novembre, alors qu’il se trouve à mi-mandat et au faîte de sa popularité, le Premier ministre socialiste présente sa démission suite à «l’opération influenceur» : ce matin-là, le parquet affirmait qu’il allait être l’objet d’une enquête dans une affaire de pot-de-vin liée à des projets énergétiques et à un vaste centre de données à Sines. Cinq