«On ne sait pas trop quoi dire, on ne sait pas clairement ce qu’il va se passer maintenant», lance en haussant les épaules derrière son comptoir celui qui tient l’accueil de l’Institut kurde de Paris. Il est 17 heures, jeudi 27 février, dans le Xe arrondissement, cette «petite Turquie» de la capitale. Deux heures plus tôt, le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, emprisonné depuis 26 ans en Turquie, a annoncé, par l’intermédiaire de députés kurdes – qui lui avaient rendu visite quelques heures plus tôt – la dissolution du mouvement armé et lui a demandé de déposer les armes. Un appel «historique», a-t-il précisé. Mais dans ce centre d’enseignement parisien, comme dans le reste du quartier, l’annonce laisse sceptique.
Un peu plus loin, rue Strasbourg-Saint-Denis, une femme kurde aux cheveux bruns et au rouge à lèvres pétant, Adar (1), lâche un so