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Libération
Reportage

«On sait comment ça s’est passé en 1933» : en Allemagne, manifestations massives contre la compromission avec l’extrême droite

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Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Berlin, ce dimanche 2 février, point d’orgue d’une semaine de mobilisation contre la main tendue par le leader de la CDU, Friedrich Merz, au parti xénophobe AfD. Une digue rompue qui lui attire des critiques jusque dans son propre camp.
«Pas en février... ni à un autre moment» clame cette pancarte ciblant Friedrich Merz, candidat de la CDU aux législatives du 23 février, dans la manif ce dimanche à Berlin. (Christian Mang/REUTERS)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 2 février 2025 à 19h52

Ils étaient là il y a un an pour dénoncer les plans secrets de l’extrême droite allemande sur des déportations de millions «d’indésirables». Revoilà la société civile allemande dans la rue, cette fois pour dénoncer le comportement d’un démocrate, Friedrich Merz, le candidat conservateur aux élections anticipées qui, en s’alliant avec le diable, vient «d’ouvrir la porte de l’enfer», selon les termes du chef des sociaux-démocrates au Parlement, Rolf Mützenich (SPD).

L’Allemagne a été le théâtre de manifestations toute la semaine, à Bonn, Stuttgart ou Essen. Samedi, on comptait plus de 60 000 personnes dans les rues de Hambourg. Ce dimanche 2 février à Berlin, ils étaient 250 000 selon les organisateurs (160 000 selon la police) pour conspuer Friedrich Merz, le président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), qui a coupé mercredi le cordon sanitaire à l’assemblée fédérale (Bundestag) en faisant voter une résolution sur l’immigration avec les voix de l’AfD (Alternative für Deutschland), un mouvement identitaire tellement radical qu’il est