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Vu de Berlin

«Oubliez tout ce que vous croyez» : en Allemagne, la compagnie ferroviaire devient la risée de l’Euro 2024

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Euro de Football 2024dossier
Retards en série, supporters qui ratent les matchs, train de nuit Paris-Berlin à peine relancé et déjà suspendu : la Deutsche Bahn est devenue le symbole d’un pays vétuste qui préfère la discipline budgétaire aux investissements.
Un train à grande vitesse (ICE) de la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn stationne en gare de Munich lors d'une grève des conducteurs, le 10 janvier 2024. (Lukas Barth Tuttas /AFP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 27 juin 2024 à 19h46

Arriver avec une heure ou deux de retard en train ? Rien de plus normal ! En Allemagne, on est satisfait si son train n’est pas annulé. Les supporters de l’Euro pestent pour 30 minutes de retard ? Les Allemands les regardent avec stupéfaction pour leur répondre : «Vous avez de la chance d’être arrivés à destination !»

Les fans de foot avaient été prévenus avant le début du tournoi. La réputation d’une Allemagne efficace, fiable et fonctionnelle n’est plus qu’un vieux cliché ! «Oubliez tout ce vous croyez savoir [sur l’Allemagne]», avait dit l’envoyé spécial du New York Times en décrivant le manque de fiabilité des transports en commun. Plus de 30 % des trains grandes lignes n’arrivent pas à l’heure en Allemagne.

«Prenez des trains plus tôt que prévu. Quittez les bars avant l’heure. Donnez-vous du temps si vous n’avez pas envie d’arriver à la mi-temps», avait ironisé le club de fans écossais FSA (Football supporters association). Les Anglais l’ont constaté à leurs dépens au stade de Gelsenkirchen, le 16 juin, après des scènes chaotiques sur les quais. «Vous ne pouvez pas vous imaginer ce qu’on a subi», a rapporté l’association des supporters anglais Free Lions. «Certaines personnes sont restées bloquées dans la gare trois heures après la fin du match», a poursuivi l’association en exigeant un «examen approfondi» de la situation à l’UEFA.

La Deutsche Bahn présente ses excuses

Le journal autrichien Kronen Zeitung a raconté l’expédition d’un père et de son fils tr