Sous le regard vigilant de Ulf Carlson, un poids lourd chargé de voitures longilignes manœuvre avec précaution à l’entrée du centre de livraison de Tesla situé à Huddinge, dans la banlieue sud de Stockholm. «C’est ici que les clients viennent récupérer leur voiture», explique le syndicaliste d’IF Metall, employé au siège de l’organisation. Gilets jaunes sur le dos, avec écrit en grandes lettres Strejkvakt («piquet de grève»), les membres du deuxième syndicat de Suède se relaient ici depuis le 27 octobre.
Répondant à l’appel lancé par IF Metall, environ 130 mécaniciens des ateliers suédois de Tesla ont entamé une grève pour protester contre le refus de l’entreprise de Elon Musk de signer des conventions collectives, notamment sur les salaires. «Ce sont ces accords collectifs qui forment la base du droit du travail en Suède», souligne Anders Kjellberg, professeur émérite de sociologie à l’université de Lund. «C’est dans ce cadre que sont négociés le salaire, le nombre d’heures de travail hebdomadaire, les assurances diverses ou encore les indemnités de licenciement», liste le chercheur spécialiste des organisations syndicales.
«Pas de plaque, pas de livraison»
Une fois n’est pas coutume, dans le pays européen où l’on fait le moins grève, huit autres syndicats de différentes