La campagne des législatives basques, qui se tiennent dimanche 21 avril, coulait de la manière la plus exquise. Alors que dans le reste de l’Espagne, surtout à Madrid et à Barcelone, les insultes et les invectives sont légion entre adversaires politiques, le Pays basque était un enchantement d’urbanité et de respect. Sur les plateaux télé, les candidats se sont écoutés, ont multiplié les civilités. Loin des incartades propres à la politique politicienne, ils ont évoqué les principales préoccupations des quelque deux millions de Basques, un système sanitaire qui se grippe, le mal-logement (les loyers ont grimpé de 20 % en cinq ans, même si la région détient un tiers du logement social d’Espagne), un début d’insécurité, etc. «Vraiment, si on avait pu nous voir de l’extérieur, on était plus près de Copenhague que de Madrid», résume avec ironie Alberto Surio, analyste au Diario Vasco.
Et puis, soudain, tout a dérapé. Le passé terrible, que beaucoup voudraient voir relégué aux oubliettes de l’histoire, a rejailli, comme un naturel qui revient au galop. Tout a commencé par une interview de Pell