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«Pedro, n’abandonne pas» : des milliers de manifestants à Madrid pour demander au chef du gouvernement de ne pas démissionner

Des milliers de sympathisants du Parti socialiste espagnol se sont rassemblés ce samedi, pour demander à Pedro Sánchez de ne pas démissionner. La décision du Premier ministre est attendue dans moins de 48 heures.
Des sympathisants devant le siège du Parti socialiste espagnol à Madrid, le samedi 27 avril, demandent à Pedro Sanchez de ne pas démissionner. (Violeta Santos Moura/REUTERS)
publié le 27 avril 2024 à 16h58

Le compte-à-rebours a démarré. Plus que deux jours avant de connaître la décision du chef de gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. Alors pour faire monter la pression, plus de 10 000 sympathisants du parti socialiste espagnol - 12 500 selon le gouvernement - se sont donné rendez-vous devant le siège du parti socialiste (PSOE) à Madrid, où se réunissaient ses dirigeants. Ils ont scandé des slogans comme «Pedro, président», ont brandi des pancartes où était écrit «L’Espagne a besoin de toi», «Pedro, n’abandonne pas», en soutien au dirigeant socialiste qui a suspendu ses activités jusqu’à cette annonce.

Le socialiste âgé de 52 ans, au pouvoir depuis 2018, a pris l’Espagne de court mercredi en mettant sa démission de chef du gouvernement dans la balance après l’annonce par un tribunal madrilène de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour trafic d’influence et corruption contre son épouse, Begoña Gómez, à la suite de la plainte d’une association proche de l’extrême droite. «J’ai besoin de m’arrêter et de réfléchir» afin de décider «si je dois continuer à être à la tête du gouvernement», a justifié Pedro Sánchez, dans une lettre de quatre pages publiée sur les réseaux sociaux, sans même en informer ses ministres les plus proches, ont affirmé certains d’entre eux.

«J’espère que Sanchez va dire lundi qu’il reste», déclare à l’AFP Sara Domínguez, une consultante trentenaire qui trouve que son gouvernement «a pris de très bonnes mesures pour les femmes, les personnes LGBT +, les minorités». S’il s’en va, la possibilité existe que «l’extrême droite gouverne et cela nous fera reculer en matière de droits et de libertés», estime José María Díez, un fonctionnaire âgé de 44 ans venu de Valladolid, dans le nord du pays.

A l’intérieur du siège du parti, ses dirigeants étaient rassemblés pour demander au président du gouvernement de rester, une réunion qu’ils ont interrompue pour venir saluer la foule de manifestants. «Président, reste. Pedro, reste, nous sommes ensemble, allons-y, nous devons avancer, nous devons continuer à faire avancer ce pays, l’Espagne ne peut pas reculer», a déclaré la numéro deux du gouvernement, la ministre du Budget María Jesús Montero.

Démission ou menace tactique ?

Après son annonce-choc, M. Sanchez a suspendu ses activités publiques alors qu’il devait lancer jeudi soir la campagne des régionales cruciales du 12 mai en Catalogne. Parmi les pistes envisagées par les observateurs figure l’annonce d’une question de confiance afin de montrer à l’Espagne que lui et son gouvernement minoritaire sont toujours soutenus par une majorité de la Chambre des députés. L’hypothèse d’une démission n’est pas totalement à exclure, selon des analystes.

L’opposition de droite, elle, en doute et dénonce une «victimisation» et un «spectacle». L’annonce du Premier ministre est «tactique et électoraliste», a dénoncé samedi la secrétaire générale du Parti populaire, Cuca Gamarra, qui estime que M. Sanchez pense «obtenir, en se victimisant, un soutien dont il ne bénéficie pas aujourd’hui».