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Libération
Reportage

Pendant que le Royaume-Uni est plombé par le Brexit, la City résiste

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Si une étude a placé Paris devant Londres en tant que première place boursière européenne, ce n’est pas dans le quartier d’affaires britannique que les conséquences du Brexit se font le plus sentir.
La City de Londres a perdu le titre de première place boursière européenne lundi, dépassée par Paris, qui affiche un écart de 2 milliards de dollars de capitalisation boursière. (Toby Melville/Reuters)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 18 novembre 2022 à 18h59

Il n’y a pas si longtemps, les politiciens britanniques fantasmaient encore de voir leur capitale devenir «Singapour-sur-Tamise» : un centre financier post-Brexit libéré des régulations européennes, au faible taux d’imposition, qui attirerait entreprises et traders du monde entier. Las : la brève aventure de Liz Truss à Downing Street a enterré le projet pour de bon. La confiance des marchés a été durablement écornée par son projet ultralibéral, et une étude de Bloomberg place désormais Paris devant Londres en tant que première place boursière européenne, avec un écart de 2 milliards de dollars en capitalisation boursière (le total de la valeur cotée de ses actions).

Entre les stations City et Bank, au 10 place Paternoster, le London Stock Exchange ne semble pourtant pas s’en soucier. La Bourse anglaise a élu domicile en 2004 sur cette esplanade ultramoderne, ancienne rue des éditeurs réduite en cendres par les bombardements allemands pendant le Blitz. Temple Bar, dernière des huit arches de pierre qui gardaient autrefois la Cité de Londres, fait office de porche d’entrée sur la place où les banquiers en