L’Europe réagit après le discours du vice-président américain. Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a dénoncé ce samedi 15 février les virulentes critiques lancées par J.D. Vance la veille sur un recul de la démocratie et de liberté d’expression en Europe. Le ministre français des Affaires étrangères a martelé que «la liberté d’expression est garantie en Europe». «Personne n’est obligé d’adopter notre modèle, mais personne ne peut nous imposer le sien», a-t-il enchaîné sur X, peu avant d’intervenir à la Conférence sur la sécurité de Munich.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a, lui, appelé samedi l’Europe «à agir pour son propre bien» et à avoir «ses propres forces armées» pour se défendre face à la Russie. Pour lui, avec l’élection de Donald Trump, «les choses seront différentes et l’Europe a besoin de s’adapter à cela […] Je crois en l’Europe […] et je vous exhorte à agir pour votre propre bien», a-t-il déclaré lors de la Conférence sur la Sécurité de Munich. «L’Amérique n’offrira pas de garanties (de sécurité) à moins que les propres garanties de l’Europe ne soient solides», a insisté le président ukrainien.
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En effet, s’il a largement critiqué l’Europe, JD Vance a aussi évité le sujet Ukrainien lors de son discours de vendredi. Dans le même temps, le secrétaire américain à la Défense a averti, lors d’une visite en Pologne, que l’Europe ne pouvait supposer que la présence des troupes américaines sur le continent «durera éternellement». «C’est pourquoi notre message est si clair à l’égard de nos alliés européens. Il est temps d’investir, car vous ne pouvez pas supposer que la présence américaine durera éternellement», a déclaré Pete Hegseth à la presse.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk, a réagi en incitant l’Europe à mettre en place «de toute urgence son propre plan d’action concernant l’Ukraine et notre sécurité, faute de quoi d’autres acteurs mondiaux décideront de notre avenir. Pas nécessairement dans le sens de nos propres intérêts».
JD Vance s’est aussi attiré les foudres de l’Allemagne en plaidant pour la fin du «cordon sanitaire» autour de l’Afd qui conduisait à l’ostracisation de ce parti d’extrême droite. «Cela ne se fait pas - et surtout pas entre amis et alliés», a répliqué le chancelier allemand. Les Allemands «n’accepteront pas que des tiers interviennent en faveur» du parti d’extrême droite AfD à une semaine des élections législatives dans le pays, a tonné le chancelier Olaf Scholz samedi. «La direction que prendra notre démocratie, nous seuls en décidons. Nous et personne d’autre !»
Edit à 14h15 : avec les commentaires à propos de l’AfD en Allemagne.