Comment réduire la manne pétrolière de Moscou, qui finance l’effort de guerre en Ukraine, sans pour autant couper les vannes et empêcher son or noir de circuler ? Comment réduire les ressources de la Russie tout en contenant la hausse des prix de l’énergie ? En d’autres termes : comment sanctionner la Russie, sans se sanctionner soi-même ? Tel est, en somme, l’exercice de funambulisme auquel s’adonnent ces temps-ci les dirigeants du G7 et de l’Union européenne (UE). Sans parvenir à se mettre d’accord, depuis plusieurs jours, sur les modalités de mise en place d’un embargo sur le pétrole russe, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 5 décembre pour le brut, et le 5 février pour les produits pétroliers raffinés (diesel).
Sanctionner la Russie sur le front de l’or noir s’avère en effet plus ardu que d’autres pays producteurs, à l’instar de l’Iran ou du Venezuela. Et pour cause : le volume de brut mis chaque jour sur le marché par la Russie, premier exportateur mondial au coude-à-coude avec l’Arabie Saoudite, est sans commune mesure. Neuf mois après le début du conflit, l’UE continue d’ailleurs d’être le plus gros importateur du combustible russe, Allemagne, Pays Bas et Bulgarie en tête. Et, à l’approche des embargos, les importa