«L’embargo sur le transport maritime du pétrole russe aura un effet positif : nous, les armateurs, allons devenir plus riches. Les coûts du transport, qui flambent déjà, vont monter plus vite encore !» L’homme qui lance cette phrase un brin provocatrice s’appelle Nicolas A. Vernicos. Il est, sans doute, le seul armateur grec qui accepte de parler à la presse dans ce monde maritime où le silence est la règle. «Historiquement, les Grecs ont toujours respecté les boycotts décidés par la Grèce et ses alliés», rappelle tout de même celui qui porte aussi la casquette de président de la Chambre internationale de commerce en Grèce. Il promet que, cette fois encore, son pays compte bien respecter «les nouvelles conditions en vigueur dès le 5 décembre», date d’entrée en vigueur de l’embargo. Mais, selon lui, «les boycotts ont comme conséquence de faire grimper les prix des biens importés ou exportés du pays sous embargo». La décision européenne ne serait donc qu’un pur bénéfice pour les «chauffeurs de taxi de la mer qui vont là où il y a du travail».
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Et dans ce cas, le travail a des règles, mais n’a pas de frontière. Aujourd’hui, les armateurs grecs, dont les navires portent le plus souvent un pavillon maltais ou chypriote, dominent le marché de la mer. Pour l’essentiel, leur flotte est composée de tankers et de vraquiers. Ils possèdent 21% de la capacité mondiale du transport maritime. Cette part grimpe à 40% pour le transport du pétrole. D’autant qu