Un bon politique apprend de ses erreurs et se méfie de l’hubris que procure le pouvoir. Ursula von der Leyen confirme qu’elle n’est décidément pas de cette trempe : alors que la présidente de la Commission européenne est en campagne pour être reconduite, en juin, pour cinq ans, elle vient de prendre une claque magistrale infligée par une large majorité de députés européens et plusieurs poids lourds de son collège qui, a priori, l’affaiblit au pire moment. Mais comme elle n’est pas comptable devant les opinions publiques, elle peut espérer que les échos de ce scandale seront étouffés par l’épaisseur de la bulle bruxelloise.
L’affaire est pourtant grave, puisqu’il s’agit d’un mélange de clientélisme, de prévarication et de copinage. Le 31 janvier, Ursula von der Leyen a décidé de transformer le poste jusqu’ici honorifique de «représentant de l’UE pour les petites et moyennes entreprises» en une fonction grassement payée – plus de 20 000 euros par mois pour un contrat de quatre ans renouvelable deux ans – et d’y placer l’Allemand Markus Pieper, député européen depuis vingt ans, afin de rendre service à son