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Billet

«Piepergate» : Ursula von der Leyen reprise la main dans le sac du clientélisme au pire moment

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Déjà décriée cet été, après avoir offert à une Américaine un poste économique clé de l’Union, la présidente de la Commission européenne avait réitéré, en janvier, en nommant conseiller l’eurodéputé de son parti Markus Pieper – qui s’est, lundi, retiré de la fonction. Une affaire de plus pour l’Allemande, qui ne s’embarrasse pas des règles pour placer ses amis.
Ursula von der Leyen, à Bruxelles le 22 mars. (Johanna Geron/Reuters)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 16 avril 2024 à 18h40

Un bon politique apprend de ses erreurs et se méfie de l’hubris que procure le pouvoir. Ursula von der Leyen confirme qu’elle n’est décidément pas de cette trempe : alors que la présidente de la Commission européenne est en campagne pour être reconduite, en juin, pour cinq ans, elle vient de prendre une claque magistrale infligée par une large majorité de députés européens et plusieurs poids lourds de son collège qui, a priori, l’affaiblit au pire moment. Mais comme elle n’est pas comptable devant les opinions publiques, elle peut espérer que les échos de ce scandale seront étouffés par l’épaisseur de la bulle bruxelloise.

L’affaire est pourtant grave, puisqu’il s’agit d’un mélange de clientélisme, de prévarication et de copinage. Le 31 janvier, Ursula von der Leyen a décidé de transformer le poste jusqu’ici honorifique de «représentant de l’UE pour les petites et moyennes entreprises» en une fonction grassement payée – plus de 20 000 euros par mois pour un contrat de quatre ans renouvelable deux ans – et d’y placer l’Allemand Markus Pieper, député européen depuis vingt ans, afin de rendre service à son