Vidée de ses habitants. La république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh est désertée : plus de 100 000 réfugiés sont arrivés en Arménie selon des chiffres communiqués ce samedi 30 septembre par Nazeli Baghdassarian, la porte-parole du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian. C’est-à-dire presque l’ensemble de la population arménienne du territoire. D’après les chiffres officiels, environ 120 000 Arméniens vivaient dans l’enclave avant l’annonce de sa spectaculaire dissolution plus tôt dans la semaine.
My unofficial info:
— Artak Beglaryan | #StopArtsakhGenocide (@Artak_Beglaryan) September 30, 2023
The last groups of Artsakh people are currently on their way to Armenia.
In Artsakh, at most a few hundred persons remain, most of whom are officials, emergency services employees, volunteers, some persons with special needs.
They are also preparing to leave.
«Il reste tout au plus quelques centaines de fonctionnaires, d’urgentistes, de bénévoles et de personnes ayant des besoins spéciaux, qui se préparent également à partir», a écrit sur X (ex-Twitter) l’ancien médiateur des droits du Haut-Karabakh, Artak Beglarian, précisant que ces informations ne sont «pas officielles».
La première mission de l’ONU depuis environ trente ans
Vendredi 29 septembre, l’ONU a annoncé l’envoi ce week-end d’une mission au Haut-Karabakh pour évaluer principalement les besoins humanitaires, alors que l’organisation n’avait pas eu accès à cette région «depuis environ trente ans».
Reportage
L’enclave a décrété jeudi 28 septembre la dissolution «de toutes les institutions gouvernementales […] au 1er janvier 2024», signant la fin de l’existence de «la République du Haut-Karabakh» autoproclamée il y a plus de trois décennies.
En quelques jours, plus de 80 % des 120 000 habitants officiels ont quitté leur foyer par peur des représailles en brûlant leurs effets personnels avant de s’engager dans la colonne des réfugiés. Cette région à majorité chrétienne, qui avait fait sécession de l’Azerbaïdjan à majorité musulmane à la désintégration de l’URSS, s’est opposée pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l’automne 2020.