D’un geste frénétique, Mike balaie les cendres qui recouvrent le trottoir. Le musicien de 40 ans est arrivé un peu avant 9 heures ce mercredi 31 juillet, pour tenter d’effacer les dégâts causés la veille dans la station balnéaire de Southport, à une vingtaine de kilomètres au nord de Liverpool. Comme lui, quelques dizaines d’habitants s’activent sous le soleil, balais et pelles en main. Sur place, une odeur de brûlé pique le nez. Le bitume amoché, lui, laisse deviner les flammes qui dévoraient la rue quelques heures plus tôt.
C’est ici, à quelques minutes du centre-ville, que de violents affrontements ont éclaté entre une centaine de manifestants et des policiers mardi soir, au lendemain de l’attaque qui a tué trois fillettes dans la petite ville côtière. Plusieurs personnes ont incendié des véhicules, avant de jeter des briques en direction des forces de l’ordre et sur une mosquée locale. «On aurait dit une zone de guerre», commente Mike. Ce soir-là, il participait, comme des centaines d’habitants, à la veillée organisée en hommage aux victimes de lundi. «Quand je suis passée par cette route pour rentrer chez moi, je ne pouvais pas croire ce que je voyais.»
A lire aussi
Les mains posées sur son balai noir, le quadragénaire décrit des scènes «extrêmement vio