Menu
Libération
Mauvaise volonté

Politique de l’escargot : la Commission européenne refuse toujours de sanctionner un haut fonctionnaire soupçonné de corruption par le Qatar

Article réservé aux abonnés
Henrik Hololei, un haut fonctionnaire de l’exécutif européen, a, selon un rapport de l’Office antifraude de l’Union, bénéficié des largesses du Qatar en échange de documents confidentiels, comme l’avait révélé «Libération». Neuf mois après la remise du rapport, elle se décide enfin à ouvrir une procédure disciplinaire. Une lenteur qui interroge.
L'ancien directeur général aux transports de l'UE aurait contourné quatre articles du statut de la fonction publique européenne (Martin Bertrand /Hans Lucas / AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 7 mai 2025 à 11h11

La Commission n’a toujours pas sanctionné l’Estonien Henrik Hololei, l’ancien directeur général chargé des transports. Pourtant, il est accusé par l’Office antifraude de l’Union (Olaf) d’avoir bénéficié des largesses du Qatar – des dizaines de vols en classe affaires et des vacances tous frais payés pour lui et sa famille, le tout pour plusieurs dizaines de milliers d’euros – en échange d’informations confidentielles sur la négociation d’un accord dit de «ciel ouvert» entre l’UE et l’émirat, qui permet à sa compagnie nationale, Qatar Airways, d’avoir libre accès à tous les aéroports de l’Union, des faits révélés par Libération fin octobre qui s’apparentent à de la corruption.

Or, le rapport de l’Olaf est sur le bureau d’Ursula von der Leyen, la présidente de l’exécutif européen, depuis juillet. Une lenteur proprement sidérante : Politico a révélé lundi 5 mai, information confirmée par un porte-parole de l’institution, que la Commission avait ouvert le 21 mars une «procédure disciplinaire» contre ce haut fonctionnaire pour avoir contourné quatre articles du statut de la fonction publique (acceptation non