Depuis la dissolution, et pendant l’entre-deux-tours, l’Ukraine a disparu des discours, des interventions des chefs de file et autres logorrhées programmatiques des partis politiques. Or, celui de Marine Le Pen et Jordan Bardella, aux portes du pouvoir, est plus connu pour ses sympathies envers le Kremlin que pour un soutien actif et de bonne foi à Kyiv, qui subit depuis deux ans et demi une offensive majeure de la part de son voisin russe. Même si le Rassemblement national a lissé son langage au fil du temps, les inquiétudes demeurent à la veille d’un second tour qui pourrait donner une majorité à la formation d’extrême droite, sur ses liens avec Moscou, et surtout, sur son pouvoir de nuisance au sein de l’effort collectif occidental pour contrer les ambitions de Vladimir Poutine.
Jordan Bardella, qui se voit déjà à Matignon, assure qu’il ne remettra pas en cause l’aide française à l’Ukraine. Sauf celle qui «créerait les conditions d’une cobelligérance de la France et les conditions d’une escalade» face à la Russie, «une puissance nucléaire», comme, et en premier lieu, l’envoi de troupes sur le sol ukrainien, envisagé dans un avenir non défini par Emmanuel Macron. Le RN se prononce aussi d’une seule voix contre le fait de fournir à l’Ukraine de