C’est une élection que toute l’Europe a scrutée avec intensité, à la recherche de réponses et de tendances qui pourraient être valables ailleurs. Après huit ans au pouvoir des nationalistes conservateurs de Droit et Justice (PiS) et un délitement progressif de l’Etat de droit, le scrutin du 15 octobre faisait figure de dernière chance pour la démocratie libérale en Pologne. Jaroslaw Kaczynski et consorts pouvaient-ils encore être battus ou allaient-ils prendre le même chemin que le Fidesz de Viktor Orbán, réélu triomphalement l’an dernier ?
Au terme d’une campagne inéquitable, et alors que beaucoup d’observateurs avaient perdu espoir, l’opposition libérale a réussi un tour de force. Le PiS est certes arrivé en tête (avec 35,4 % des voix) mais sans la majorité nécessaire au Parlement pour gouverner. C’est une coalition rassemblant les trois principaux blocs de l’opposition qui devrait former le prochain gouvernement.
Ce résultat, qui ne peut être qualifié autrement que comme une défaite, le PiS le doit en partie à lui-même. La campagne men