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Analyse

Législatives en Pologne : l’opposition démocratique savoure, les sortants du PiS s’accrochent

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Lors de législatives marquées par une participation record, une coalition formée par trois partis a réussi à s’imposer. Pourtant arrivé en tête, le parti national-conservateur qui dirigeait le pays depuis 2015 se retrouve sans allié mais n’est pas prêt à lâcher le pouvoir.
Donald Tusk à Varsovie dimanche. (REA)
par Patrice Senécal, correspondant à Varsovie
publié le 17 octobre 2023 à 7h00

«C’est la fin du règne du PiS», a exulté dimanche 15 octobre Donald Tusk, alors que l’opposition démocratique polonaise, dont il est l’une des figures principales, émergeait victorieuse des élections législatives. Lundi soir, avec 90 % des bulletins dépouillés, le succès se confirme. Disposant d’environ 36,3 % des voix, le parti national-conservateur au pouvoir, Droit et Justice (PiS), n’obtient pas suffisamment de sièges pour gouverner seul, comme ce fut le cas depuis 2015. Les trois partis d’opposition démocratique, eux, sont en mesure de former un gouvernement de coalition : KO, la Coalition civique libérale-centriste, avec 29,7 %, la Troisième Voie (agrarienne et chrétienne-démocrate) avec 14,5 % et la Nouvelle Gauche avec 8,4 %. Dans une telle configuration, leur nombre de députés additionnés s’élèverait à 249, soit largement au-dessus du seuil de 231 (sur 460 au total) nécessaires pour former une majorité à la Diète polonaise. «La démocratie a gagné, la liberté a gagné, notre Pologne bien-aimée a gagné !» a clamé Donald Tusk, tout sourire face à un parterre en liesse.

Le parti d’extrême droite libertarien Konfederacja, qui espérait «renverser la table», ne dispose que de 7,2 % des voix, bien en deçà des 10 à 15 % espérés. Autre échec patent, du côté de l’exécutif cette fois : le référendum tenu le même jour que le scrutin, portant notamment sur la question migratoire, et que d’aucuns voyaient comme un outil électoraliste, n’a récolté que 40 % de par