Il est 11 h 30 ce dimanche, et pour l’église de briques rouges de Dębe Wielkie, c‘est l’heure de pointe. Le deuxième service de la matinée vient à peine de s’achever que les paroissiens de cette petite ville de l’Est polonais arrivent déjà pour le troisième, et le parking déborde. Joanna, 86 ans, trouve cette situation bien naturelle. «La foi, ça doit être notre priorité dans ce pays, quoi qu’il se passe et à n’importe quel âge. Sans Dieu et l’Eglise, la Pologne n’existerait pas», professe la vieille dame, qui cache un discours virulent sous des allures de mamie gâteau.
Ses six enfants et quinze petits enfants sont «tous pratiquants». Mais Aldona, sa fille de 61 ans, s’inquiète des maux venus de l’Ouest tels que «l’abandon de la tradition» et «la déconnexion avec l’Eglise». «Tout ça à cause des LGBT», assène sa mère, sans grande logique mais en se faisant l’écho de l’épiscopat. Les familles comme la sienne, où toutes les générations se retrouvent à la messe le dimanche, ont longtemps été la norme, mais la très catholique Pologne est en train de changer. Seulement 71 % de la population s’est déclarée catholique lors du recensement de 2021, contre 87 % en 2011. Selon les statistiques de l’Eglise, 29 % des paroissiens ont assisté à la messe au moins une fois par an en 2023, soit dix points de moins qu’une décennie auparavant, avec toutefois de grosses disparités régionales.
Accélération de la tendance chez les jeunes
Grzegorz et Anna font partie de ceux qui «accomplissent leur devoir de chrét