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Libération
Avant-dernier round

Pologne : une semaine avant la présidentielle, pro-UE et nationalistes se mesurent une dernière fois dans la rue

Les partisans des deux finalistes ont marché dans les rues de la capitale, avant un second tour indécis.
Des partisans du candidat libéral Rafal Trzaskowski durant une marche à une semaine d'une élection présidentielle décisive à Varsovie, en Pologne, le dimanche 25 mai 2025. (Czarek Sokolowski/AP)
publié le 25 mai 2025 à 17h37

Un dernier round avant le second tour. Dimanche 25 mai, le camp pro-européen et son rival nationaliste, qui s’affrontent dimanche 1er juin pour désigner le prochain président polonais, ont rivalisé d’affluence dans les rues de la capitale polonaise, avec des dizaines de milliers de partisans de part et d’autre dans la rue.

70 000 partisans nationalistes, 160 000 côté pro-européen

Une «grande marche des patriotes» a convergé vers la place de la Constitution, en présence du maire pro-UE de la capitale, Rafal Trzaskowski, 53 ans, soutenu par le gouvernement centriste de Donald Tusk et qui est arrivé en tête au premier tour. «Ces élections sont l’occasion de construire, de créer et non de détruire», a-t-il lancé à ses partisans.

La «marche pour la Pologne» de l’historien nationaliste Karol Nawrocki, 42 ans, devait elle se terminer sur la place du Château dans la vieille ville de Varsovie, les manifestants scandant des chants patriotiques ou religieux et brandissant notamment des pancartes demandant l’arrêt de l’immigration. «Le changement arrive. Nous allons gagner !», a lancé cet admirateur de Donald Trump.

Selon ses organisateurs, la marche du candidat nationaliste a réuni environ 200 000 personnes, tandis que, selon le Premier ministre Donald Tusk, les pro-Trzaskowski, très dominateurs dans la capitale polonaise, étaient 500 000. Des chiffres très largement nuancés par le site Onet, qui a comptabilisé 70 000 personnes en soutien de l’historien et 160 000 pour le maire de Varsovie.

Deux candidats au coude-à-coude

Les deux hommes sont sortis en tête du premier tour, dans un mouchoir de poche : 31% pour Trzaskowski et 30% pour Nawrocki, qui peut s’appuyer sur le score fort de l’extrême droite au premier tour. Les sondages prévoient une égalité parfaite avec 46,3% pour chacun des candidats à la succession d’Andrzej Duda, le président sortant conservateur du parti PiS.

La victoire de Rafal Trzaskowski permettrait de mettre fin à une cohabitation difficile du gouvernement pro-européen du Premier ministre Donald Tusk avec le chef de l’Etat en place, tandis qu’un succès de son adversaire nationaliste pourrait la compliquer davantage.

Une victoire de Nawrocki pourrait aussi ébranler le soutien indéfectible de la Pologne à l’Ukraine voisine : il s’oppose en effet à l’adhésion de Kyiv à l’Otan et a dénoncé les avantages accordés au million de réfugiés ukrainiens en Pologne, pays d’Europe centrale de 38 millions d’habitants.