Le Portugal est parvenu, ce vendredi 20 septembre, à maîtriser tous les feux de forêt qui ont frappé son territoire, ont annoncé les services de secours. «Toutes les situations qui étaient encore actives hier et aujourd’hui à l’aube ont été dominées», a déclaré en conférence de presse le commandant national de la protection civile, André Fernandes. Les milliers de départs de feu dans le nord et le centre du pays, attisés par la chaleur étouffante et les vents violents, ont tué au moins cinq personnes, dont quatre pompiers et ont fait une centaine de blessés. Quelque 100 000 hectares de végétation sont partis en fumée, ont également précisé les services de secours.
Glissements de terrain
La chute des températures et l’arrivée de la pluie ont été d’une grande aide aux pompiers. Mais de plus fortes averses pourraient toutefois provoquer des glissements de terrain dans les prochains jours, sur les zones affectées par les incendies, prévient André Fernandes. Des dizaines de ces feux de forêts se sont embrasés, en particulier dans la région d’Aveiro, où quatre foyers ont atteint un périmètre d’une centaine de kilomètres et ravagé environ 20 000 hectares de végétation, selon une estimation fournie jeudi par l’observatoire européen Copernicus.
#EMSR760 #Portugal 🇵🇹 #IRSeverdoVouga
— Copernicus EMS (@CopernicusEMS) September 19, 2024
Last night, our #MappingTeam delivered its updated Delineation Product for the #wildfire south of #Porto
As of 18 September, at 11:16 UTC
➡️A total burnt area of 20,203 ha (+4,631 ha in 24hrs) and 55 active hot spots have been detected 🔥 pic.twitter.com/BFfLuvjAUc
Sur l’ensemble du pays, la surface brûlée par les incendies depuis le début de l’année s’élève désormais à plus de 120 000 hectares, dont 60 % de forêts, 29 % de broussailles et 11 % de terrains agricoles, d’après des données de l’Institut national de conservation de la nature et des forêts (ICNF). L’écrasante majorité de ces dégâts ont été provoqués par les incendies de cette semaine. La surface brûlée jusqu’à fin août, notamment lors de l’incendie sur l’île touristique de Madère, dépassait à peine les 10 000 hectares.
Changement climatique
Le bilan de 2024 est donc d’ores et déjà le plus lourd, depuis l’année noire de 2017, lorsque la surface brûlée avait atteint les 500 000 hectares. Les feux de juin et octobre 2017 avaient par ailleurs provoqué la mort de plus d’une centaine de personnes.
Le gouvernement a décrété une journée de deuil national ce vendredi, et remercié la France, l’Espagne, l’Italie et le Maroc d’avoir envoyé une dizaine d’avions bombardiers d’eau en renfort. Les experts considèrent que les canicules et sécheresses d’une intensité croissante favorisent les feux de forêt et sont des conséquences du changement climatique, qui touche particulièrement la péninsule ibérique. Le Portugal subit, depuis plusieurs années, de vastes incendies sur son territoire en été.