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Feux

Portugal : les incendies font une troisième victime

Un homme, employé par la commune de Mirandela, dans le nord du pays, a été tué dans un accident de chantier. Les feux ont ravagé près de 261 000 hectares dans la péninsule depuis le début d’année.

Au Portugal, le 19 août à Vilela Seca. (Pedro Pascual Garcia/Anadolu via AFP)
Publié le 20/08/2025 à 12h10

Le bilan humain s’alourdit dans la péninsule ibérique. Un homme est mort dans l’accident d’un engin de chantier lors d’opérations contre les incendies dans le nord du Portugal, portant à trois le bilan mortel des feux de forêt depuis fin juillet, a annoncé mercredi la protection civile.

La victime «travaillait pour une entreprise recrutée par la municipalité de Mirandela» pour «aider dans les opérations de lutte contre les incendies», a affirmé le commandant Paulo Santos, de l’Autorité nationale de la protection civile (ANEPC). Selon lui, cet homme était âgé de 75 ans, mais la mairie de la commune où a eu lieu l’accident a assuré qu’il avait en réalité 65 ans.

Mardi, les incendies ont en outre provoqué une quinzaine de blessés dont un grave, un garde forestier de 45 ans brûlé dans un incendie à Sabugal (centre), où ont opéré les deux avions envoyés par la Suède dans le cadre du mécanisme de Protection civile de l’Union européenne.

Deux autres personnes sont mortes à cause des feux. D’abord l’ancien maire de Guarda, une commune dans l’est du pays qui luttait contre les flammes. Puis un pompier, mort «en service» lors d’un «accident de la route» qui a également fait «deux blessés graves» parmi ses collègues, a précisé le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa dans un communiqué.

261 000 hectares brûlés

Le Portugal lutte toujours contre quatre grands incendies, dont les plus complexes sévissent dans le nord et le centre du pays. Plus de 2 600 pompiers, appuyés par une vingtaine d’avions et d’hélicoptères, sont déployés. Dans le centre du pays, le brasier d’Arganil, qui fait rage depuis une semaine, mobilise à lui seul plus de 1 600 pompiers.

Au Portugal, les critiques sur la gestion des incendies s’intensifient et l’opposition réclame des explications au gouvernement. Le Premier ministre Luis Montenegro, qui a assisté mardi matin à Covilha, dans le centre, aux obsèques du pompier mort, y a été pris à partie par des habitants.

Le secrétaire d’Etat à la Protection civile, Rui Rocha, a reconnu, lors d’un entretien mardi sur la chaîne Sic Noticias, qu’il y a pu avoir «une certaine désorganisation ponctuelle» en raison de «la complexité du terrain d’intervention» lors d’un entretien mardi à la télévision Sic Noticias. Mais le gouvernement a assuré qu’il évaluait «depuis le premier jour» les dégâts causés par les incendies pour identifier rapidement les pertes et mettre en place rapidement des aides nécessaires aux populations touchées.

Selon les données du Système Européen d’Information sur les Incendies de Forêt (Effis), un indicateur de l’observatoire européen Copernicus, plus de 261 000 hectares ont brûlé depuis le début de l’année au Portugal, contre 143 000 sur l’ensemble de l’année 2024.

En 2017, plus de 563 000 hectares avaient brûlé, notamment lors d’incendies dévastateurs qui avaient fait 119 morts.