Ne fait pas tomber Boris Johnson qui veut. Son successeur, Rishi Sunak, aurait dû s’en souvenir. Vendredi 9 juin au soir, dans une longue lettre criant à la chasse aux sorcières, l’ancien Premier ministre a annoncé qu’il démissionnait de son mandat de député, se disant «consterné» de se voir ainsi «poussé vers la sortie» du Parlement. Comme souvent, quand il s’agit du personnage, personne ne l’avait vu venir. Du moins, pas si rapidement.
Au cours des derniers mois, l’étau s’est resserré peu à peu autour de Johnson, rattrapé par plusieurs accusations d’entorses aux règles du confinement. Le 22 mars, lors de l’audition visant à déterminer s’il avait menti au Parlement à ce sujet, la Commission parlementaire des privilèges chargée de trancher la question s’était montrée tatillonne, insensible aux pirouettes rhétoriques qui lui permettent généralement de se sortir de toutes les situations. Puis, en mai, c’est la large enquête sur la gestion de la pandémie qui mettait au jour des invitations suspectes. Boris Johnson aurait reçu des amis dans sa résidence officielle de campagne de Chequers à un