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Vu du Royaume-Uni

Pour faire des économies, des villes britanniques confient leurs services à l’IA

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Au Royaume-Uni, des autorités locales et des secteurs au bord de la faillite déploient à grande vitesse l’intelligence artificielle pour combler les trous de leurs budgets. Les associations d’aide à la personne s’inquiètent.
En utilisant l'IA, la ville de Derby entend faire 5 millions de livres d’économies (5,8 millions d’euros) dans le secteur de l’aide sociale aux adultes. (Jeff Spicer/AFP)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié aujourd'hui à 17h26

De l’intelligence artificielle (IA) pour déterminer à quel moment les personnes âgées doivent être envoyées en Ehpad. La mesure, annoncée par l’autorité territoriale de Derby (centre de l’Angleterre), a fait s’interroger les Britanniques. Il est prévu qu’un algorithme, basé sur les données des services sociaux pour adultes de la commune, génère des suggestions en matière de soin. Parmi les autres prérogatives du système : conseiller les demandes de logement accompagné, la prise en charge des personnes, l’attribution des vignettes ou des places pour les conducteurs handicapés.

S’il ne s’agit que de recommandations, qu’un employé sera chargé d’approuver ou non, l’annonce a fait bondir les associations de défense des seniors. «On court avant d’avoir appris à marcher, avec l’IA, et les personnes âgées et vulnérables vont servir de cobayes, sans qu’il y ait de protections en place», a protesté Dennis Reed, directeur de Silver Voices, dans le quotidien The Telegraph. La ville de Derby entend faire ainsi 5 millions de livres d’économies (5,8 millions d’euros) dans le secteur de l’aide sociale aux adultes, à un moment où elle manque de fonds pour renforcer ses équipes. Pour l’élu local Hardyal Dhindsa, cette innovation digitale est une manière de s’adapter aux réductions de financements imposées par le gouvernement.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Derby a déjà été l’une des premières à mettre en place une ligne téléphonique gérée par une assistante IA appelée «Darcie»,