Face aux entorses à l’Etat de droit en Pologne, Bruxelles s’est enfin décidée à avoir recours à ses armes les plus efficaces : les menaces financières. Mardi, la Commission européenne a annoncé qu’elle traduisait Varsovie devant la Cour de justice de l’Union pour réclamer le versement de pénalités financières quotidiennes suite à la non-application d’une précédente décision judiciaire. «On ne connaît pas encore le montant des amendes, mais les précédents donnent une indication. En 2017 [suite à des coupes illégales dans la forêt protégée de Bialowieza, ndlr], la Commission réclamait à la Pologne plus de 100 000 euros par jour. Cette fois, cela pourrait tourner autour d’1 million d’euros quotidien», explique Jakub Jaraczewski, directeur de recherches de l’ONG Democracy Reporting International.
C’est aujourd’hui la chambre disciplinaire destinée aux magistrats polonais qui empoisonne les relations entre Varsovie et Bruxelles. Cet organe créé par le gouvernement nationaliste conservateur en 2017 a le pouvoir de sanctionner les juges, en réduisant leur salaire ou en les privant de leur poste, y compris sur la base de leurs décisions. Plusieurs magistrats en ont fait les frais, comm