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Libération
Royaume-Uni

Pour Liz Truss, c’est déjà la fin de la love Tory

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Loin de l’enthousiasme fédérateur qui succède normalement aux changements de gouvernements, le congrès annuel des conservateurs s’est ouvert à Birmingham dans un climat de confusion, entre changements de direction budgétaire, fronde des députés et mouvements sociaux dans tout le pays.
Rishi Sunak et Liz Truss, à Londres le 5 septembre, alors tous deux candidats à la direction du Parti conservateur et au poste de Premier ministre. (Stefan Rousseau/AP)
par Juliette Démas, Envoyée spéciale à Birmingham
publié le 3 octobre 2022 à 20h47

Certains sont venus en car. D’autres ont repoussé leur départ d’un jour ou ont décidé de prendre la voiture. Cette année, se rendre au congrès des conservateurs à Birmingham n’est pas une mince affaire : le réseau ferré a été paralysé tout le week-end en raison d’un mouvement social coordonné par les principaux syndicats. Une grève comme il n’y en avait pas eu depuis des décennies pour demander une augmentation des salaires, et qui reprendra pile pour la fermeture de l’événement, mercredi.

Il en faut plus pour effrayer les puristes, qui sont venus écouter religieusement les membres du nouveau gouvernement. Ceux qui ne sont pas là l’ont choisi comme Boris Johnson, qui se fait discret depuis sa démission, ou Rishi Sunak, candidat malheureux au poste de Premier ministre. Certainement soulagé de ne pas être au centre de la débâcle actuelle, celui-ci s’est dit ravi de laisser la nouvelle équipe «avoir son moment à elle». Et quel moment ! Dès lundi matin, l’exécutif est revenu sur l’un des points clivants de son mini-budget : l’abaissement du taux d’imposition pour la tranche la plus aisée de la population, qui aurait fait un trou de 2 milliards de livres (2,3 milliards d’euros) dans le budget de l’Etat.

Difficile à avaler quand le pays s’inquiète d’une nouvelle période d’austérité. «Nous avons compris. Nous a