Droit dans ses bottes. Invité au journal de 20 heures de TF1 et de France 2 jeudi soir, Emmanuel Macron s’est posé en chef de guerre : «la guerre est sur le sol européen» et «si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait parce que nous n’aurions plus de sécurité en Europe», martèle-t-il au milieu de cette interview d’une trentaine de minutes. Depuis qu’il a annoncé, le 26 février à l’Elysée, qu’il ne fallait pas «exclure» l’envoi de troupes sur le sol ukrainien, le chef de l’Etat a créé un certain trouble, voire un certain émoi en France et chez certains de ses alliés européens, l’Allemagne au premier chef : des soldats iront-ils un jour combattre dans le Donbass ?
Si certains attendaient de lui un rétropédalage, ils seront déçus : «Est-ce que vous êtes debout ? Non. Est-ce que vous excluez de vous lever à la fin de cette interview ? Non plus» répond-il d’emblée pour illustrer cette «ambiguïté stratégique» qui consiste à «ne rien exclure» afin que le Kremlin ne sache pas où est la ligne rouge de ses adversaires