Les Etats-Unis, nation démocratique la plus touchée au monde par les violences policières, ont plus d’expérience que les pays européens en matière de compréhension des mécanismes psychologiques à l’œuvre derrière ce phénomène. Paul Hirschfield, professeur de sociologie à l’université Rutgers dans le New Jersey, a étudié la question de la responsabilité policière.
Y a-t-il dans le fait d’appartenir aux forces de l’ordre une dimension psychologique qui contribue à expliquer la violence policière ?
La violence policière s’explique souvent par la dynamique de groupe. Cette violence est aussi procédurale : elle est dictée, encouragée ou facilitée dans différentes situations.
Beaucoup d’aspects de l’activité policière suggèrent une mentalité de type «eux et nous». Tout d’abord, la police est une organisation paramilitaire isolée. Ses performances sont souvent jugées en fonction de son respect des procédures et régies par des motivations que le public connaît mal. La police a souvent l’impression que le public, et surtout ses détracteurs, ne comprend pas son travail.
La réalité quotidienne des réglementations irréalistes ou ambiguës qui conduisent inévitablement à des fautes professionnelles, combinée à la pression des jugements extérieurs, encourage le développement du